interviews FrenchPowered N°1-2-3
 
  L' E D I T O R I A L
Avril 2006: French Powered est de retour dans la place Motherslovers ! wowie zowie ! Toutes les excuses de la rédaction à ceux qui nous soutiennent depuis le début pour ce silence d'une année ainsi qu'aux artistes ayant acceptés d'être interviewés jusqu'ici (voir ci-dessus). Une abscence, dirais-je, indépendante de notre volonté: le studioH responsable entre autre du site Zappa In France ayant offert gracieusement ses services l'été dernier pour effectuer les sites web des deux festivals Zappa francophones 2005, a attendu un peu trop longtemps les remontés promises à l'époque par leurs organisateurs...   Nos colonnes leur sont ouvertes pour exercer un éventuel droit de réponse cela va de soit. Ce mois-ci French Powered rattrape le temps perdu en donnant la parole à Michel Delville, le leader-guitariste du Wrong Object, fameux jazz-band zappaîen s'il en est, originaire de cette partie de l'Europe qui nous a toujours offert de merveilleuses formations musicales, j'ai nommé la Belgique. Plus une pincée de nouvelles fraïches, on espère, ainsi qu'un certain esprit sarcastique qui fait la spécificité de ce e-magazine que vous adorez. Relax, take a deep breath, put your head back: here comes the drill !
Relax, take a deep breath, put your head back: here comes the drill !


Réalisation: Andy Fickman
Sortie le premier de ce mois de mars 2006 cette comédie musicale se déroule au beau millieu des années 30, dans un établissement scolaire US du type de ceux que Frank a dû fréquenter lors des divers déménagements de sa famille . Les parents d'élèves sont conviés d'assister à la projection d'un film dont ils ignorent tout. Les enseignants leur ont seulement dit que le film traitait d'un grand danger menacant leur progéniture, un mal puissant nommé
marijuana ! Ce film est le remake du célèbre film de propagande anti-pot comme dirait nos amis canadiens diffusé aux Etats-Unis en 1936... et qui porte le même titre ! Le genre de film de propagande républicain qui avait pour but de faire passer la consommation de drogue douce pour une maladie mentale incurable. Force est de constater que les '70s étant déjà loin le discours est redevenu le même de nos jours ... D'ailleurs la rédaction ne reculant devant aucun sacrifice vous fait cadeau de deux extraits du film de l'époque - collector '36!
Reefer madness Intro 19 Mo
Reefer Madness End 5,4 Mo

On peut lire sur la toile des commentaires du type: "Comment imaginer que la marijuana et ses désastres intellectuels puissent faire l'objet d'une comédie musicale? Inculture tout simplement. Quid du mouvement psy-chadélike qui sert encore d'inspiration à toute une frange de la création contemporaine ? Car chez nos amis anglo-saxons la chose n'est pas dramatisée à outance. Rappelons l'excellent " Saving Grace " de Nigel Cole (US) qui réalisait là son premier film, comédie interprétée par Brenda Blethyn, Craig Ferguson et Tcheky Karyo dans le rôle du dealer de charme (!) et dans laquelle une femme d’âge mûr se lance dans le commerce du cannabis pour sauver sa maison hypothéquée. Le film a été salué lors de sa première mondiale au Festival du Film de Sundance et a valu à Cole de nombreuses offres de la part d’agents et de producteurs hollywoodiens

Plus près de l'esprit potache des '70s les films de Cheech & Chong ont marqués notre adolescence car circulant sous le manteau à l'époque.
Et notamment, celui qui nous intéresse particulièremant que d'aucuns considérent comme le plus réussi (!!) mais qui souffre d'une traduction VF imbouffable "Up In Smoke" où nos héros suivent des aventures enfumées qui les mèneront sur la scène du théatre Roxy de Los Angeles milésimé 1978. Radio-crochet "rock" que nos deux héros remporterons haut la main grâce à un morceau étonamment zappaïen ! Si, si, véridique. Hormi ce détail le film culte de la génération hippie a énormément veilli, comme les hippies d'ailleurs, Un conseil: abstenez-vous !

NO-D spot de Zappa

le spot anti-drogue de Zappa !
http://www.lsd.info/E_start.html


La sortie du dernier Tome de la Biographie de Zappa par Christophe Delbrouck "Frank Zappa et l'Amérique parfaite est prévue printemps/été 2006. Ce dernier volume couvre la période allant de 1979 à sa mort en 1993. Petit rappel des autres volumes:
Le tome1: 1940 / 1971
Le tome 2: 1972 / 1978
http://nasalretentive.free.fr/


Du nouveau sur le site du Nasal Retentive Orchestra, "ze groupe" hexagonal zappaïen que toute la planète nous envie. Un nouveau bouquin donc, un nouvel album en cours d'enregistrement avec la présence remarqué d'un nouveau percussioniste en la personne de Franck Quintard, gageons que leur musique va y gagner encore ce qui n'est pas sans nous réjouir..
De nouveaux morceaux au répertoire, dont 'The Black Page' et 'RDNZL'. Un Dvd de leur prestation au Festival de l'Alambic 2005 prévu fin 2006, plus un autre de leur opéra Flegmar le Brave. Et plein d'autres surprises afriolantes. Ca pulse du côté de Poitiers dis-donc !
http://nasalretentive.free.fr/




le blog perso d'un des membres du forum Zappa in France. Au détour de rubriques familiales, vous aurez le bonheur de 'tomber' sur des reprises de Zappa réorchestrées par ses soins. A savourer en attendant les prochaines!
http://www.daniel-patin.net/



Un petit détournement de pub web , spécialement destiné aux possesseurs de compteYahoo,
just for fun ;-)



"Mon métabolisme me réclame en permanence du piment, des cigarettes et du café ... je n'ai fumé en tout et pour tout qu'une dizaine de joints dans ma vie et cela ne m'a juste procuré que d'affreux maux de gorges" FZ

(#) L'extrait d'une interview publiée dans Playboy (fr)- nov.1983

LES COUPS DE COEUR de FP:
Deux groupes de "freaks" bien de chez nous qui poussent la créativité aux limites de l'imposssible avec trois "s", les petits-zenfants de Frank ça ne fait aucun doute !
ils sont jeunes, ils sont beaux, ils "dérangent".
Bref on adore . . .
Du nouveau ici même prochainement à coup sûr !

http://anthurus.free.fr
http://sebkhachott.websanslimit.net


Le dernier opus rétiré de la cave de la Zappa Familly par Joe Travers s'appelle "Maladies imaginaires" et renferme les enregistrements choisis d'une formation mythique de Zappa, le Petit Wazoo, avec entre autres le tromboniste Glen Ferris, celui-là même qui est présent sur le disque du big-band de jazz Lebocal en hommage à Zappa et qui vit dorénavent en notre beau pays de France. Pourquoi Petit Wazoo ? parce que le Grand Wazoo s'étant finalement révélé être une formation trop coûteuse à faire tourner aux States, Zappa optera dans un second temps pour une version light. Malheureusement, avec le même succès, il arrêtera l'affaire au bout de quelques concerts. Un petit big-band donc qui sonne très 1972 avec une multitude de solos de cuivres et de guitare. Les avis restent partagés au niveau des fans.
Apparement il s'agirait du meilleur de la série des "Joe's Corsage" bien que "en dessous" de la qualité de la production officielle contemporaine à Zappa. A commander sur:
http://www.zappa.com/flash/id/
tracklist:
1. Oddients
2. Rollo
3, Been To Kansas City In A Minor
4. Father O'Blivion
5. D.C. Boogie
6. Imaginary Diseases
7. Montreal
# un petit Kdô au passage > 19Mo
FZ bootleg > Lincoln 12 mars 1972
# Le texte envoyé par Joe Travers "the Vautmeister"
sur les forum US pour annoncer la sortie du CD (ici)



Les programmes TV de notre enfance ont fait de sacré ravages chez certains, la preuve ;-)
Dommage le site n'existe pas, mais on peut toujours se consoler avec celui des PuppetMastaz !
http://www.puppetmastaz.com/




Dans les kiosque depuis le début du mois de mars ce trimestriel sur papier glacé nous offre 14 pages maquettées au cordeau. Une bio de FZ en accéléré, une discographie officielle lambda , quelques belles images à bords perdus. Bref pas vraiment indispensable mais vous avez un trimestre pour changer d'avis.
7€ avec un exemplaire de Guitar Parts plus3 Cds pour apprendre à jouer comme vos idoles . . .


Originaire de Troyes, le groupe de jazz "La Zombie et ses Bisons" futur "Zomb" est sur le point de sortir un second CD "Le peuple des Songes". On peut se rendre sur leur site pour commander leur premier opus (ci-dessus) ou pour écouter de larges extraits. Mélange de Gong Krimson Zappa ce groupe cultive un groove atypique très '70s contre vents & marées: ambiances feutrées ciselées au vibra ponctuées de déchirements fulgurants.www.la-zombie.com/


Sorti courant été 2005 et passé carrément inapercu de ce côté-ci de la planète (à part ceux-ce qui avaient fait le déplacement à Bad Doberan cet été) ce documentaire ne doit pas être confondu avec la comédie "School Of Rock" auquelle nous n'avons pas échappé cette fois-ci chez notre loueur de DVD.
Ici il s'agit de l'école de Paul Green qui possède plusieurs officines aux Etats-Unis censées former ces chers petites têtes blondes aux joies du rock n' roll et du trash-metal! Voir ces gamins se faire houspiller par leur professeur à propos des reprises de Led Zep ou de Zappa est assez stupéfiant vu de ce côté de l'atlantique. A noter un C.J. petit virtuose de la gratte hendrixienne ainsi que les frêres Collins qui effectuent un hommage spécial à Ozzy Osborne alors qu'ils ne sont agés que de... 9 ans!
Pour ce qui nous intéresse ici , nous les suivont au festival de Bad Doberan en compagnie de Napoléon Murphy Brock dans la dernière partie du film: Que du bonheur !
> pour voir le trailer
www.schoolofrock.com/themovie.htm
Deux spécial nuggets-mp3 en exclu et c'est nul part ailleurs! (1) (2)


Paul Brousseau vous connaissez ? Personnellement j'avais découvert cet artiste grâce à deux petits extraits linkés sur le site de Pierrejean Gaucher il y a de cela une paire d'années et ce merveilleux musicien s'est rappellé à notre bon souvenir puisqu'il est impliqué dans le dernier album de Pierrejean : "La fontaine et le Gaucher" que nous avions chroniqué dans les News de Zappa In France lors de sa sortie et dont Pierrejean nous parlait il y a un an dans le précédent numéro. Que dire? Que ce gars manie la technique du "sprechgesang" à merveille, (style "The Jazz Discharge Party Hats") cette approche musicale que Zappa définissait comme LA direction à suivre à la fin de l'interview de Joe Jackson en '93.. (here) ... mais Paul l'a étendue à toutes sortes d' instruments! Les possesseurs de la compile Zappa In France N°11 sauront de quoi je parle pour les autres, des extraits musicaux, des vidéos (si vous avez le bon codec !) et explications diverses vous attendent pour un voyage musical hors du commun sur son site qui, c'est à noter, vient de faire peau neuve.. # le 1er extrait - # le 2e extrait mp3
http://paulbrousseau.com/



Le Tour de Frank 2006 aura-t-il lieu?
Il semble que cette fois-ci nous ayons enfin droit au concert tant espéré! Les fans de Zappa ayant acheté leur billet pour le concert initialement prévu en 2005 vont être rassurés. On connait le line-Up du groupe que Dweezil nous a communiqué (en anglais) . Les Guest également. Reste une entreprise intéressante pour faire connaître médiatiquement la musique de Frank au jeunes générations. Les "vieux" fans semblent plus circonspects. et sur la défensive.

En concert à Paris au Zénith le 5 juin 2006. Places disponibles dans les billetteries Fnac.com et points de ventes habituels
GZ talks about her kids !

www.zappa.com





W R O N G - O B J E C T  I N T E R V I E W
Propos recueillis par Francesco - ©studioH 2006

Bonjour Michel Delville, French Powered pour sa rentrée 2006 est heureux d'interviewer le leader des Wrong Object et par là même rattraper un oubli impardonnable. Votre formation de jazz a souvent été considérée en France uniquement comme un groupe de reprises de morceaux de Frank Zappa, ce que vous n'êtes pas exclusivement isn't it ?

Michel Delville: Bonjour Francis. Oui, il est vrai qu’on fait régulièrement appel à nous pour des hommages à Zappa, mais notre set de base mêle depuis toujours reprises et compositions originales. Jusqu’à l’an dernier, c’était du 50-50, mais depuis quelques temps les compos occupent la plus grande partie du répertoire.Ce qui ne nous empêche pas de répondre présents quand il s’agit de jouer un set de type « tribute to FZ ». Notre répertoire zappaïen est d’ailleurs en train de s’enrichir de nouveaux morceaux, dont « Big Swifty », « The Black Page », « Blessed Relief » et «We Are Not Alone », que nous jouerons sur scène prochainement. Damien, notre bassiste, pousse pour qu’on reprenne « Dancing Fool » , mais c’est en cours de négociations (LOL). A noter aussi que le répertoire de 2006 sera plus rock que les précédents.

FP: Vous avez attiré l'attention des fans de Frank Zappa notamment grâce à votre collaboration avec Ed Mann ( 1 ) le dernier percussioniste de Zappa. Comment vous êtes vous rencontrés ?
MD: Ca s’est passé de manière tout à fait inattendue. On savait que les organisateurs de la Zappanale ( 2 ) étaient intéressés par notre répertoire, mais on ignorait qu’Ed était l’invité d’honneur du festival. Ensuite, nous avons appris qu’il avait reçu les CDs de tous les groupes participants et qu’il avait été prié de choisir une formation pour l’accompagner sur scène. Ed a finalement choisi de tenter l’expérience avec nous, et on a commencé à échanger des idées et des partitions en vue de constituer un set cohérent. Au programme, des reprises de Zappa, bien entendu, mais aussi du Duke Ellington et du Dizzy Gillespie. Par la suite, Ed a accepté de nous accompagner sur scène et de jouer nos morceaux. On a ainsi donné deux concerts distincts. Le premier était un concert du « Wrong Object featuring Ed Mann » et le second une prestation du groupe « Ed Mann & Friends », qui reprenait les membres du WO rejoins par le saxophoniste allemand Frank Goos et aussi Chris Garcia, le batteur des Grandmothers, aux percussions. La collaboration avec Ed est amenée à se poursuivre,mais nous n’avons pas encore de date précise à ce jour (problème de budget – sigh – avis aux programmateurs de festivals s’ils nous lisent!). Ed a une manière très inhabituelle d’aborder le répertoire de Zappa – j’aime la manière dont il déconstruit les morceaux tout en en préservant l’esprit et la substance.

FP: D'une manière générale, ce qui surprend chez vous c'est une incroyable volonté de collaboration avec des musiciens de réputation internationale dont Elton Dean ( 3 ) qui malheureusement vient de nous quitter et Harry Beckett ( 4 ) en 2005. Est-ce votre situation géographique qui vous permet cela? Je me suis toujours demandé comment vous pouviez mettre sur pied de tels projets?
MD: Oui, travailler avec des guests, on adore ça. C’est très excitant mais, tu as raison, c’est loin d’être évident. D’abord, il faut trouver des plans qui rapportent assez pour permettre à tous les musiciens d’être payés de manière plus ou moins décente ( ça n’est déjà pas évident en formule quintet ), sans parler des frais de voyage et de séjour (même si la Belgique est effectivement proche de l’Angleterre, pays dont sont issus nos derniers invités en date). Ensuite, si on veut éviter de réduire le rôle du guest à quelques solos sur grilles, il faut créer un nouveau répertoire, apprendre de nouveaux morceaux, en écrire de nouveaux, et gérer tout ça en même temps que le travail de démarchage qui est censé faire en sorte, parfois in extremis, que ce travail débouche sur quelque chose. Quand un festival met tous ces moyens à ta disposition, c’est formidable. Mais quand ce n’est pas le cas, il faut compter sur le dynamisme, la générosité et le dévouement de quelques-uns. Nous devons, par exemple, la venue de Harry Beckett en Belgique à notre ami malinois Danny Mathys qui a tout mis en œuvre pour faire aboutir ce projet. Grâce à son aide, on remettra d’ailleurs le couvert l’an prochain avec Harry et une autre invitée prestigieuse, la tromboniste anglaise Annie Whitehead, interface idéale entre les influences de Zappa et de Soft Machine puisqu'elle fait partie des Zappatistas et qu'elle collabore régulièrement avec Robert Wyatt.

Un des grands attraits d’une formule telle que « Elton Dean Meets The Wrong Object » est qu’elle nous a permis de créer un nouveau set, plus orienté vers le jazz modal et, bien entendu, l’héritage du Soft Machine.
Elton nous avait envoyé des partitions qui collaient exactement avec notre style et nous avons fait de même, je pense, en composant des morceaux dans lesquels il s’est immédiatement senti à l’aise, malgré le manque de répétitions. L'entente entre Elton et le groupe était telle qu'on prévoyait de retourner ensemble dès la fin de l'année.
C'est une grande perte pour le jazz et pour les musiques progressives en général. Nous comptons bien continuer à rendre hommage à Elton en jouant sa musique en tournée."


FP: Peux-tu me parler des musiciens qui t'accompagnent ?

MD: Avec plaisir. Damien Polard est le plus ancien membre actif du groupe. Il est là depuis le début. Chez lui, c’est l’esprit rock qui prédomine, mais il écoute autant Jagga Jazzist que Soundgarden. Avec Laurent Delchambre à la batterie, il apporte une rythmique solide mais qui n’hésite pas à s’écarter du groove et à improviser hors des sentiers battus. Laurent a une grande expérience des milieux jazz et rock et ça lui permet de maintenir l’équilibre de l’ensemble des « tendances » du répertoire.
Ses influences vont de Tony Williams aux Dead Kennedys. Nos deux souffleurs, Fred Delplancq (sax ténor) et Jean-Paul Estiévenart (trompette), ont rejoint le groupe plus récemment. Fred est une valeur sûre du jazz belge et a déjà plusieurs excellents albums à son actif avec, entre autres, le groupe de fusion Quetzal et son propre quartet (http://home.tiscali.be/freddelplancq/). Jean-Paul, le benjamin du groupe, jouit déjà d’une solide réputation dans les clubs belges. Il multiplie les collaborations et puise son inspiration chez Freddy Hubbard, Tom Harrell et Woody Shaw.


FP: Y-a-t-il un public plus nombreux ou plus réceptif pour ce genre de musique en Belgique ?
MD: En tout cas, on ne peut pas dire que la Wallonie, ou même Bruxelles, regorge de lieux susceptibles d’accueillir ce genre de musique. Il reste quelques clubs et quelques salles jouables à Liège, mais c’est en Flandre que nous avons reçu le plus de propositions ces derniers temps. Heureusement, il y a aussi les festivals à l’étranger, ce qui nous a permis de jouer en Angleterre, en Allemagne, en France, en Hollande, en Slovaquie et même au Luxembourg ( rires) !

FP: On a du mal à réaliser que le Wrong Object n'existe que depuis 2002 tellement votre présence semble indispensable aujourd'hui ! Existait-il une autre formation auparavant ?

MD: Les membres du groupe ont des parcours très divers. Personnellement, j’avais déjà tenté à plusieurs reprises de lancer un projet de ce type dans les années 90, mais sans succès, faute de musiciens disponibles et motivés.



FP: Et qu'en est-il de ta découverte de la musique de Zappa ? As-tu eu la chance de le voir en concert ?
Oui, une seule fois. C’était en 1988, au vieux Sportpaleis de Gand. J’avais tout juste 17 ans et j’étais accompagné de mon frère aîné, Gilbert, qui m’a fait découvrir Zappa quand j’étais adolescent, et nous étions assez près de la scène. Il ne devait pas y avoir plus de deux mille personnes clairsemées sur un parterre gigantesque entouré d’une piste de vélo. Zappa n’était pas content de l’acoustique de la salle, les solos passaient assez mal, et je me rappelle encore de ses grimaces de frustration ! Mais quel groupe !

FP: Et en ce qui concerne les autres membres de votre formation ?
MD: Yves, notre ancien saxophoniste et clarinettiste, est le seul à avoir vu le Grand Zazou sur scène. En fait, nous étions tous les deux dans la salle en 88 mais on s’en est rendu compte 14 ans plus tard! Mis à part Laurent, notre batteur, les autres membres du groupe connaissaient peu Zappa au départ, ce qui n’est pas plus mal vu que ça nous a permis de nous détacher des enregistrements d’origine et de construire des arrangements sans a priori.

FP: Vous avez une teinte très expérimentale, que j'apprécie pour avoir eu la chance de vous écouter lors de la première édition de Festival de l'Alambic ( 5 ) l' été dernier, et en même temps un côté "vintage" avec des sonorités très Mothers pré 70s, est-ce que c'est parce que vous préférez cette période chez Zappa ?
MD: C’est une des périodes que je préfère, peut-être à cause de l’importance donnée à l’improvisation collective et au délire dadaïste qui a progressivement fait place à une approche plus contrôlée des sets et des arrangements. De manière générale, on a tendance à déconstruire les morceaux originaux et de les recuisiner à notre sauce, mais on tente souvent de préserver une certaine couleur qui nous ramène aux enregistrements d’origine : c’est parfois le son de la guitare (surtout le gros son wah-wah des années 70), parfois une simple citation, parfois un solo (comme quand Damien reprend le solo de Don Preston sur « King Kong » à grands renforts de fuzz !).

FP: Que représente "Zappa guitar-heros " pour un guitariste comme toi ?
MD: Il y aurait tant de choses à dire. Pour moi, chaque solo de Zappa raconte une histoire unique, avec des maniérismes, des thèmes récurrents, mais surtout une capacité incroyable de dérouter l’auditeur de le surprendre au moment où il croit, à tort, en avoir saisi le sens. Zappa a déclaré à plusieurs reprises être le contraire d’un virtuose. C’est pour ça qu’il a fini par s’adjoindre des guitaristes qui savaient tout jouer, comme Steve Vai et Mike Keneally. Mais, contrairement à beaucoup de virtuoses, il est capable d’harmoniser sur une seule gamme pendant plusieurs minutes, d’en explorer patiemment toutes les possibilités, de la triturer dans tous les sens en harmonisant avec beaucoup d’intelligence et surtout beaucoup de lyrisme. Je n’ai d’ailleurs jamais compris comment on pouvait qualifier sa musique de « froide » ...

FP: Et en ce qui concerne le jazz dans sa discographie ?
MD: Il a écrit des thèmes et des arrangements jazz remarquables, mais cette facette de son œuvre est relativement peu connue et encore moins reconnue, en fin de compte, malgré les efforts de Ed Palermo et quelques autres. L’unique morceau qui figure dans le « Real Book » est « Blessed Relief», et les jeunes musiciens de jazz sont généralement peu exposés à ses partitions. Mais dans un certain sens, Zappa est souvent à l’opposé du jazz traditionnel même quand ses morceaux sonnent jazz. Il écrivait peu de grilles et préférait jouer de longs solos sur une pédale basse répétitive, ce qui le rapproche surtout du jazz modal.

FP: Une anecdote concernant le Festival Zappanale de Bad Doberan ?

MD: Pas d’anecdote particulière, mais de belles rencontres, des sensations scéniques intenses et le sentiment d’avoir participé, modestement, à la
grande aventure (post-)zappaïenne.

FP Avez-vous des affinités avec les groupes de jazz français ou autres qui ont un répertoire zappaïen ?

Certains se sont également déjà produits à ce festival. Il y a pas mal de projets intéressants qui se développent depuis quelques années. J’ai eu l’occasion de voir Pierrejean Gaucher ( 6 ) en Belgique il n’y a pas très longtemps. Et j’ai découvert plus récemment le collectif LeBocal ( 7 ) . Et puis, il y a aussi Ed Palermo ( 8 ) , que j’ai cité plus haut, et dans un registre plus jazz-rock, il y a les Zappatistas ( 9 ), menés par la tromboniste Annie Whitehead et le guitariste du Soft Machine, John Etheridge. Ils seront d’ailleurs à l’affiche de la Zappanale l’an prochain.

FP: L'actualité du groupe en cette début d'année consiste en quoi ?

MD: Nous n’avons encore quelques concerts de programmés courant mai et juin prochains ( 10 ), mais nous préparons un album studio qui sera enregistré au printemps. Et quelques dates de prévues en Angleterre cet automne.

FP: Dans le futur continuerez-vous à privilégier vos compos personnelles ou est-il prévu de toujours reprendre des morceaux du répertoire zappaïen ?

MD: On va continuer à développer les deux répertoires de manière parallèle, en espérant qu’ils s’enrichissent mutuellement. Sur les six derniers mois, on a travaillé cinq ou six compositions originales et autant de reprises de Zappa, sans parler du projet« « Harry Beckett ».

FP Merci Michel Delville en espérant vous revoir sur une scène française courant 2006 ?

MD: Merci à toi, Francis. Nous aussi, espérons aussi bientôt rejouer en France !

FP: Oups ! j'allais oublier la dernière question traditionnelle avant de nous quitter:
- Si tu avais le choix de 5 adjectifs pour qualifier Zappa, lesquels seraient-ils ?

MD: Espiègle, festif, méticuleux, tenace, maximaliste.

Le site officiel du Wrong Object > http://www.wrongobject.com


( 1 ) Ed Mann
( 2 ) Festival Zappanale de Bad Doberan
( 3 ) Elton Dean
( 4 ) Harry Beckett
( 5 ) Festival de l'Alambic Electrique
( 6 ) Pierrejean Gaucher
( 7 ) Collectif de jazz LeBocal
( 8 ) Ed Palermo :
( 9 ) Zappatistas :
( 10 ) Prochains concerts du Wrong Object :
• Dimanche 21 mai, Chez Bouldou, Liège, 21h00
• Samedi 24 juin, Fêtes de la Musique, Place Jehan-le-Bel, Liège, 18h00 (TBC)
Line-Up: Laurent Delchambre: batterie / Fred Deplancq: sax ténor / Michel Delville: guitare / Jean-Paul Estiévenart: trompette / Damien Polard: basse    

DISCOGRAPHIE


The Wrong Object & Guests
“Live 2005” MR1005

The Wrong Object Live: Malign Siesta

Zappanale #15 - 3CD set

Zappanale #15 DVD
The Wrong Object featuring Ed Mann

All Hands On Dreck ( épuisé)




The true story of Unlimited Possibilities logo:
"Lorsque je résidais à Rome afin de travailler sur quelques-uns des magazines de rock de Massimo Bassoli, Frank décida de rester un moment dans la capitale comme invité au domicile de Massimo et ce, jusqu'à la fin du 88 Tour dans la péninsule italienne. Nous étions en juin de cette année et Zappa venait juste de faire une offre au Maire de Milan afin d'organiser un grand évênement dans sa ville lors de la Coupe du Monde de 1990. Apparemment Frank avait décidé d'offrir au Maire la première de son opéra "Dio Fa" qui nécéssitait un orchestre au grand complet pour la représentation.( Je dois avoir conservé quelquepart les faxs que Zappa envoya au Maire quand il décida de ne pas donner suite à l'affaire car exédé par par les tentatives de celui-ci de réduire drastiquement les coûts de cette entreprise)Apparemment toute la chose aurait due être organisée par une société que Zappa avait décidé de créer pour l'occasion et qui devait se nommer "Possibilities Unlimited". Cela explique pourquoi la phrase "WE DREAM" surmonte un P avec le symbole de l'infini à sa base: c'est le signe qui désigne la postion de l'infini sur une caméra. C'est Frank lui-même qui a dessiné le logo, Massimo était présent et j'étais moi-même assis à deux mêtres lors du processus de création. Zappa imprima plusieurs stickers suite à ces essais au moyen d'un Macintosh et nous offrit une paire d'autocollants en échange de la monopolisation du matériel. Il est inutile d préciser que je les possède encore aujourd'hui !. L'emploi par Zappa du terme "WE DREAM" était un moyen de traduire le fait qu'il n'était pas tout à fait sûr que la chose aboutisse et la suite allait lui donner raison. Après des mois d'échanges de faxs - que Massimo recevait à chaque fois à Rome comme s'il avait été en quelque sorte le représentant légal de Frank - le Maire de Milan, qui s'appelait Pillitery à l'époque, déclara que l'on devait revoir à la baisse le projet car les coûts lui semblaient trop élevés.
Zappa lui fit parvenir en retour un fax avec 4 nouvelles propositions différentes. Cela donnait plus ou moins ça si ma mémoire est exacte:
1. Je pense que ce serait préférable d'oublier toute cette opportunité.
2. Pourquoi ne metterions-nous pas de côté cette opportunité?
3. Ce serait beaucoup mieux pour nous si nous abandonnions cette opportunité.
4. Il ya quelquechose que nous pourrions faire: oublier cette opportunité.
Et c'est de cette façon que cet opéra ne vit pas le jour. Le Maire déclara que deux millions de lires italiennes, ca faisait trop cher pour l'opéra tout entier; Zappa lui fit simplement remarquer que la moitié de la somme servait à imprimer les partitions des musiciens d'orchestre". Giancarlo Trombetti


Où commence le génie
et où s'arrête la folie ?

Les temps sont aux documentaires, de même que celui de Bruce Bickford que l'on attendatt depuis plus d'un an, voici la sortie annoncée d'un autre DVD qui traite de la vie et de l'oeuvre, le mot paraîtra certainement un peu fort à certains, de Wild Man Fisher, apôtre de la culture freak qui débuta sa carrière d'artiste à L.A. au moment où Frank Zappa montait son label Bizarre Records. Cet allumé génial qui flotta toute sa vie sur les eaux sombres de la paranoïa et de la squizophrénie galopante débuta sa carrière d'artiste maudit en offrant aux passants des poèmes improvisés qui leur faisaient se gratter la tête copieusement avant de continuer leur chemin le sourire au lèvres (Street Performer) . Zappa le remarque et le fait signer pour son premier album. (le contrat ci-dessus !) Le film est fascinant malgré qu'il lève un voile cruel sur ce que génére les troubles mentaux: le meilleur et le pire à la fois mais qui restent cependant indissociables de l'oeuvre de cet ange de L.A. On le voit ainsi aux côtés de Zappa lors du show du Dr Demento, grand fan de notre homme devant l'éternel. Show durant lequel on remarque Zappa réaliser l'étendue de la maladie mentale de Larry Fisher. Ce qui sonnera le glas de leur collaboration. Une plongée au sources même du rock n' roll donc, ainsi que la chronique d'une vie totalement "out of control" qui lui permettra tout de même de se produire aux côtés de Zappa, Janis Joplin , The Birds et Hendrix. Excusez du peu !
http://derailroaded.com/derailroaded.htm





C'est officiel, nous venons de l'apprendre,
le Festival de l'Alambic Electrique
de Villiers sur Yonne (40km d'Auxerre) rempile cet été pour une seconde édition , et tenez-vous bien la programmation est encore plus copieuse que l'année passée. Mixant les groupes à forte connotation "Gonguesque" et ceux qui se réclament de la planète zappa nous comptons sur vous pour faire marcher le bouche-à-oreille car l'équipe de Thierry Leroy se donne un mal de chien pour organiser cet évènement et aussi pour que ce rendez-vous zappaïen de la fin juillet / début août devienne un classique Vous trouverez un site concernant la 2nd édition à l'adresse ci-dessous ainsi que le programme avec des links des groupes participants à l'édition 2006 au format Word there.

Les fans de Zappa retiendront certainement que la journée de dimanche et on ne leur en tiendra pas rigueur ! De plus les autochtones sont hyper-accueillants et les spécialités locales auraient plu aux Mothers à n'en point douter!
http://perso.wanadoo.fr/lavoixdufromage/




La femme de Zappa a déclaré un jour que Frank, écoeuré par la stupiité de ses concitoyens aurait certainemant émigré en Australie , voir "In France".
Certains de ses sidemen ont sauté le pas depuis longtemps et en particulier le tromboniste Glenn Ferris qui s'est établi chez nous dès 1982, où il est devenu un tromboniste incontournable et très demandé.
Il fait l'actualité du jazz ce mois-ci avec "X Actimo!" (Naïve), son deuxième album au sein de son quintette "Pentessence", fondé en 2003.
Glenn Ferris déclare vouloir remettre en avant avec ce disque certaines valeurs essentielles du jazz: swing, chaleur des timbres, groove," tout en proposant des compositions élaborées aux arrangements complexes." Quoi de plus chaleureux qu'un trombone me direz-vous!

Ce musicien qui a débuté très tôt dans le big-band de Don Ellis, est présent au sein du Grand et Petit Wazoo , les fameux big band de FZ,. Sans oublier Tim Buckley, Stevie Wonder, Billy Cobham, Lou Rawls ... la liste est trop longue. A écouter de toute urgence donc en attendant une prochaine interview ici même ?
Discographie exhaustive disponible sur fnac.com



Pensez-vous que la jeunesse va créer un monde nouveau ?

"Etre jeune, c'est être mécontent. Le monde de la Pop ne cherche pas le pouvoir politique, mais le vrai pouvoir, celui du coeur, de l'esprit, de la prise de conscience de l'homme toutes races et couleurs mêlées. Ce sont des jeunes qui ont les premiers le droit à la parole: ils sont purs, ils indiquent le chemin. Nos disques et nos groupes ne représentent que des véhicules."
Hommage à Jimi Hendrix Actuel N°1 - Octobre 1970


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