L  E    J  O  U  R  N  A  L    D  E    L'  A  C  T  U  A  L  I  T  E    Z  A  P  P  A  I  E  N  N  E    E N    F  R  A  N  C  A  I  S

FrenchPowered N°1-2-3-4

Le numéro cinq est dans la place avec une interview de notre bien aimé 6sko aka fran6 aka Francis Hérard notre directeur de publication bien-aimé à qui nous devons tout. Zappa in France traverse une période de crise depuis un an , ce qui ne sera un secret pour personne: un forum zappé de la toile, des abonnés absents à la souscription du présent magazine, une trésorerie en pleine déroute et pour couronner le tout une supression pure et simple de l"espace "myspace.com/ zapinfrance" par ses instances californiennes sans sommation ni aucuns détails. Viticme de son succès outre-atlantique? allez savoir. Toujours est-il que cette entreprise de vulgarisation tournée vers les jeunes générations du pays le plus polluant de la planète n'aura fait que trois petits tours remarqués avant de disparaître . . .   En espérant que les groupes et festivals francophones dont il a fait la promotion le temps de sa présence sur ce blog musical auront un temps-soit-peu bénéficié d'un traffic suplémentaire. Les vacances approchent à grand pas, Dweezil Zappa est déjà reparti aux States après son show au Zénith et la morosité ambiante reprend le devant de la scène . La deuxième édition du festival de l'Alambic vient d'êre annulée, nous venons de l'apprendre, point de Collectif de Jazz LeBocal donc et de Pierrejean Gaucher qui y étaient programmés, entre autres. La pétition du Roxy DVD n'arrive pas à décoller, une canicule s'annonce encore cette année, la presse musicale n'est plus ce qu'elle était, bref l'été va être pourri pour tout le monde.... ah oui, on a retrouvé les Children Of Invention et rien que pour ça la vie vaut la peine d'être vécue - tous les détails dans le prochain numéro . . .


Un voilà un Dvd qu'il devrait être beau, nous n'avons pas eu le loisir de le visionner mais quoi-qu'il en soit rien que le fait qu'il soit dispo en zone 2 devrait suffire à vous rejouir ! Johnny Guitar Watson ayant été la source d'inspiration guitaristique majeure de Frank Zappa adolescent, il vous suffira d'écouter le moindre solo de ce génial crooner black pour vous appercevoir de la filiation. "Toute ma vie j'ai rêvé d'être un artiste noir .." aurait pu être le titre d'une chanson de Zappa ...
http://dvdtoile.com/Critique


Une petite "pignolade" made in Studioh pour apporter une pierre suplémentaire à l'édifice. La joconde et son sourire mystérieux n'a pas fini de faire couler de l'encre sous les ponts!

Frank Zappa with Jean-Luc Ponty.
Live at Festival de Valbonne, France. July 25th 1970 > Pour ceux qui auraient dormi depuis le dernier numéro de FP, voici l'adresse d'un enregistrement de Zappa de passage en france en '70. Débarqué alone sans les Mothers of Invention puisqu'il venait de les congédier, Zappa se trouva fort dépourvu quand le gig avec Ponty fut venu ! Il eut donc recours à la crême du jazz-rock de l'époque présent à ce festival pour honorer son contrat. Séance émotion ..et en mono s'il vous plaît pour notre plus grand plaisir 36 ans plus tard! Tous à vos cassssettes !
http://www.davemcmann.com/fz.html

On attend le film avec impatience.. Pas très malin de sortir un trailer 1an1/2 à l'avance.. bien que j'en connais qui en ont sorti un il y a quatre ans pour annoncer un DVD de Zappa et qui n'ont pas tenu leur promesse ! Tooh c'est pas bô-ça !



Nagah-Mahdi – (Musea 2006)
Nous vous en parlions dans le dernier numéro comme des dignes succésseurs des groupes d'obédiance zappaîenne en France. Et bien vous pouvez dorénavent vous procurer leur nouveau CD très prolifique puisque renfermant 48 morceaux comme autant de pépites musicales. Telles de petites pièces musclées ciselées à l'aulne de la musique de Frank, de Fishbone, un peu comme si Albert Marcoeur avait rencontré le métal et la techno. Bref à la rédaction on adore. 17 € ca fait pas cher le morceau en plus. Vous aimiez Zappa ? ...vous aimerez Shebkha !
http://sebkhachott.websanslimit.net/
http://www.musearecords.com/


Ahhh s'il existait un lieu de la sorte à Panam, j'aimerai bien monter plus souvent à la capîtale, décidément la Hongrie n'est pas la seconde patrie de Zappa pour rien! ( here )


Drôle d'ambiance sur la main-page de Zappa.com, oeillades appuyées et reprises de deux titres du paternel à la sauce Dweezil. Comme ce guitariste a l'air de faire l'unanimité en ce moment on ne vous en dira pas du mal afin de ne pas perdre le peu de lecteurs qu'il nous reste !
http://www.zappa.com/spifnificent.html


35 ans après une tentative ratée le "Live In Montreux" de Deep Purple sort enfin ! Fume sur les ouatèèères !
http://www.musiqualite.net/chron.php


"Un coverband US avec une fille qui chante "SOFA" de Zappa en arborant un casque d'Obelix c'était trop top pour ne pas linker la chose. Vous en avez révé, 6sko l'a touvé !


Eh ! c'est ici que ça se passe dorénavent,
alors que jusqu'à maintenant c'était là !
http://you-are-here.com


Zappa & Tika" une bd futuriste avec un héros homonyme de Frank qui devrait ravir vos charmantes têtes blondes ainsi que les prédisposer à la phonétique du maître.
http://www.dupuis.com/servlet/



Cal Shenkel vend des répliques de ses pochettes peintes à la main sur le web.
Qu'est-ce qu'il faut pas faire pour gagner sa vie me direz-vous?
http://www.ralf.com



Ce guiraiste de Sceaming Headless Torsos est vraiment un tueur. La pub de leur dévédé ayant été déjà faite sur la page d'accueil de Zappa 'n France et afin de convaincre les réticents, 7 minutes trente cinq de bonheur. Un détail: la guitare ici présente n'est pas une Gibson SG officielle mais une "copie" signée Ibanez. D'ailleurs y-a-t-il eu des Gibsons double-manche en circulation? Si vous avez des infos nous sommes preneurs. ,-)
La video Realplayer en direct sur votre bureau (5,6 Mo) et/ou sur le site officiel du groupe:
http://screamingheadlesstorsos.com



Le Laurel Canyon vous connaissez ?
(voir la page interviews du site) et bien voici une tentative d'énumération des idôles ayant séjourné en cette vallée mythique s'il en est, ainsi que des frasques inavouables qui s'y sont déroulées: sex, grugs & Rn'Roll !
http://www.laurelcanyonthebook.com
Direct pour la Zappa Cabin ( Z )


CHEEPNIS-/Roxy & Elsewhere"
"Laissez-moi vous parler de quelque chose, aimez vous les films de monstres ? .. quelqu'un?... je rafole des films de monstres, je les adore tout simplement, et plus il sont baclés et meilleurs ils sont. Et le côté baclé des films de monstres n'a rien à voir avec le budget du film en fait. Ca peut y aider quelquefois mais l'exemple type de ce côté "bon marché" tient au fait qu'on peut voir les fils de nylon qui actionnent la machoire de l'araigné géante. . . Je vais vous dire, un des meilleurs films que j'ai pu voir, je crois que son titre était "IT CONQUERED THE WORLD" et . . . vous l'avez déjà vu? Le monstre y ressemble à un cornet de glace à l'envers avec des dents sur le dessus. Ca ressemble à ( pouah ), une sorte de tipi ou... un machin en forme de tente circulaire autogonflable, et, uh, il y a des franges à la base, je ne sais pas pourquoi mais ça semble menaçant, et puis il se met à froncer des sourcils, avec aussi, vous savez, une bouche immonde et tout le restant. Il y a une scène où le, uh, monstre est en train de sortir de sa caverne, vous imaginez ? Il y a toujours une scène où ça sort d'une caverne, au moins une fois, et le restant des acteurs ... Ca a du être tourné dans les années 50, rapport aux cols de chemises qui étaient plus épais et aux cravates qui étaient plus larges et plus courtes et il y avait toujours un minuscule revolver avec lequel on va tuer le monstre, et il y a toujours une fille qui s'évanouit et se tord la cheville ... heh-hey ! Vous voyez comment ils sont, les allusions sexuelles cachées et tout. Comme se tordre la cheville juste en face d'un monstre en forme de cône inversé. Et dans une scène en particulier, dans cette scène les amis, ils, uuuh, ils n'ont pas dû vouloir faire de prise suplémentaire à cause que... quand le monstre sort de son trou, juste sur le côté gauche de l'écran vous pouvez distinguer un truc d'une dizaine de centimètre, alors que le gars est en train de le faire sortir, d'attaché au sommet de la Chose qui sert à le manipuler. Et quelqu'un s'écrie "Non , recule-le !". Alors ils le reculent juste un peu et on entend le gars s'exclafer "KCH! KCH!" C'est ça la signification de Cheepnis. Alright. Maintenant c'est "Cheepnis" ici aussi. Un deux trois quatre ... . . .
le petit bonus (1,5 Mo)
courtesy SPY


Un conseil les gars: ne déconnez pas avec le virtuel sinon un jour, le virtuel il se vengera ! (5,6 Mo)





ZAPPA IN FRANCIS - INTERVIEW DU WEBMASTER DE ZAPPA IN FRANCE / JUIN 2006


Bonjour Fran6 Hérard, merci de bien vouloir répondre à quelques unes de nos questions, votre état civil please ?
Merci à vous ! Mâle - 48 ans - célibataire (avec le net ça vaut mieux ! lol ) deux enfants - bassiste/compositeur/webmaster/graphiste, heu .. c'est tout je crois!
- Ah oui grand fan de Zappa également devant l'éternel

Vous êtes énormément impliqué dans la promotion de cet artiste décédé en 1993, d'où vous vient cet intérêt ?
Ben tout est parti d'un cadeau pour mes 15 ans , le double album "Roxy & Elsewhere" par mon amie de lycée, un pur hasard en fait, et qui a été un choc esthétique pour moi. Cela m'a ouvert les portes de beaucoup d'autres musiques par la suite. La musique black, le jazz et plus tard une certaine forme de musique contemporaine. Cela m'a persuadé d'expérimenter par moi-même la pratique musicale ensuite, la guitare puis la basse ainsi que la composition au sein de groupes différents dans ma région. Cet intérêt pour Zappa ne m'a jamais quitté dès lors, j'y trouvais un écho inconscient voir intuitif puisque ma pratique de la langue anglaise ne me permettait pas d'en saisir toutes les finesses comme la majorité des jeunes de ma génération également, ... et on peut penser que cela perdure puisque beaucoup de ses fans sont plus sensibles à sa musique qu'à son côté "chroniqueur contemporain", vu leur niveau de compréhension de la langue et de la culture américaine. Il se trouve que tout de suite après la découverte de ce double-vinyle je me suis retrouvé à "monter" à Paris , comme pas mal d'étudiants provinciaux de l'époque, afin de suivre des études de graphisme à l'Ecole Supérieure d'Arts Appliqués Dupperré, quittant ma province natale et son étroitesse d'esprit ainsi qu'un internat ou l'on vous faisait respecter une minute de silence , en rang par deux et en blouse, avant chaque action de la journée. Par contraste nimbé d'une liberté retrouvée, j'allais assister à mon premier concert de Zappa un mois plus tard, au Palais des Sports en '74. Evidement la révélation. Du genre de celle de John Belushi dans le film des "Blues Brothers" à l'écoute du prêche du pasteur James Brown. C'était la tournée de promotion de l'album Roxy puisque Zappa a toujours procédé ainsi durant toute sa carrière en fait. La puissance du rythm' blues teinté de funky: George Duke, Napoleon Murphy Brock, Chester Thompson excusez du peu !! Je me suis rendu ensuite à tous ses concerts parisiens qui s'en sont suivi soit plus d'une dizaine, je ne sais plus exactement, je l'ai vu à Dijon également en '82 (?) dans un gymnase tout pourri.
Un détail amusant: nous retournions quelquefois avec quelques amis Porte de Pantin le lendemain du premier show, Zappa passait en général deux jours de suite en ce temps-là et dès le début des rappels les gros bras de la sécurité laissaient l'entrée libre, certainement trop pressés d'aller boire leur bière je suppose ! lol . Quand on sait ce que voulait dire un rappel chez Zappa à l'époque, cela nous permettait souvent d'assister à un set de 3/4 d'heure- une heure, gratuitement, et de mesurer la différence de la programmation d'un soir à l'autre, voir même de la différence du style d'interprétation des morceaux, cela été d'un grand enseignement pour moi . Je n'ai jamais été déçu un seul instant par la suite lors de ses concerts, la perspective d'aller le retrouver chaque année me (nous) remplissait d'une grande fébrilité tout au long de l'année. D'ailleurs je n'étais pas le seul apparemment puisque toute la crême du rock français venait assister à ses shows. Ca été une grande chance pour moi que d'être contemporain de la génèse de son oeuvre "in situ" et en symbiose avec l'époque. Et puis c'était également une grosse "claque" au niveau des moyens techniques employés pour la sonorisation, le matos était quand même à des années-lumière de ce qui était disponible en Europe à ce moment-là, cela a énormément changé depuis heureusement, mais je me souviens du nombre de curieux diffilant devant la console de mixage "King Size ", bref du "Cinemascope" version rock'n roll. On était quand même "des arrièrés" à cette époque en france, souvenez-vous de la programmation musicale des radios de l'époque, on nageait encore dans les '60s façon "queue de comête" des artistes "yéyé". C'était donc là l'occasion (et lors d'autres concerts de nos idoles) de palper l"American way of life" version rock 'n roll lors d'une grand messe ou les oreilles se retrouvaient titillées comme jamais auparavent ! Sensation que je n'ai que rarement éprouvée depuis, à mon grand regret ...

Ecoutiez vous d'autres artistes rock également ?
Tout le monde écoutait d'autres artistes "rock" à l'époque ! Les clivages et l'esprit de chapelle n'existaient pas de façon aussi marquée qu'à l'heure actuelle et le public '70s était très ouvert à tous les styles de musique c'est le moins qu'on puisse dire, il ne faut pas oublier que c'était nous qui forgions notre propre culture et pas les radios FM piotés par les maisons de disques comme à l'heure actuelle ! Au grand dam de nos parents d'ailleurs ! LOL. Souvenez-vous à l'époque, il n'existait que les radios "Grandes-Ondes" > France Inter - Europe 2 et RTL. et que ce que l'on nous servait sur "le poste" ne pouvait pas nous satisfaire. Les ados que nous étions faisions preuve d'une opiniatreté incroyable dans la recherche du moindre document succeptible de nous fournir le plus petit détail sur nos idôles. Nous souffrions d'une extrême pauvreté en la matière. Actuel portait haut l'étendard, les mensuels Rock 'n Folk et Best également mais déjà très formatés Stones/Beatles, Zappa n'apparaissait que très rarement dans leurs colonnes, ainsi qu'une multitude de fanzines de BDs qui relataient l'épopée underground également.
Pour exemple parmi les amis (es) que je fréquentaist dans les '70s on retrouvait invariablement les Pink Floyd, Yes, Genesis, Gong, Rory Gallagher, Led Zeppelin, Jethro Tull, Procol Harum, Miles Davis, Santana, King Crimson et puis énormément de planant, c'était l'époque du LSD faut pas l'oublier: Tangerine Dream, Klaus Schulze, beaucoup de folk également Crosby Stills Nash, Higelin, Areski & Fontaine, Neil Young, Dylan, Leonard Cohen etc ...

Qu'est-ce qui a motivé chez vous la décision de faire un site web sur Frank ?
En fait c'était pour me sortir mentalement d'une période qui a été très dure pour moi. Je venais de me faire virer d'une boîte de pub par mes employeurs où j'avais été créatif pendant plusieurs années, le groupe que j'avais créé et dont j'étais le producteur venait de me virer et s'était barré avec mes compos non sans m'avoir fait passé par une séance genre "tribunal populaire", si, si, je vous assure ca existe, ce qui est toujours très sympa de la part de personnes que l'on considère comme ses amis et avec qui on passe la majeure partie du temps à répéter au lieu d'élever ses mômes ou de s'occuper convenablement de sa femme. Puis pour couronner le tout la mère de mon deuxième fils s'est barrée avec mon gamin. Je pense que le web m'a sauvé la vie d'une certaine manière, c'est clair.
La quarantaine, c'est indéniable, est propice à des coups d'oeil appuyés "en arrière" et à une certaine nostalgie concernant l'adolescence car je pense que c'est un âge où l'on est revenu un peu de tout d'une certaine manière, ... le web pointait son nez également avec les premières offres de fournisseurs indépendants , j'ai commencé à surfer sur les pages persos à la recherche de tout et de rien comme tout-un-chacun et forcément emprunt de beaucoup curiosité concernant Zappa car frustré en la matière comme j'ai pu vous l'expliquer auparavant. A cette époque je suis tombé sur l'association des FDIs (les Fils de l'invention) qui possédaient un site mené par Fredunzel , mais qui allait disparaître malheureusement bien trop vite avant que je puisse découvrir l'étendue de son contenu, et ce à la suite de chargements illicites de quelque malheureux mp3 d'après ce que j'ai cru comprendre et vraisemblablement à cause de dissensions internes comme c'est aussi très courant dans les assos. J'ai pu saisir le poids que cela représente encore dans les esprits des quelques survivants à cette aventure, il y a des vieilles couleuvres qui trainent encore dans les couloirs comme on dit, des silences lourds de sens et des sujets tabous dans le paysage zappaîen francophone. Il est à noter que cette association perdure sous une nouvelle forme et se réunit tous les premiers jeudis de chaque mois dans un bar parisien, des expos y sont montées ainsi que des happenings grandiloquants. Je n'ai que très peu de contact avec eux car leur implication sur le net depuis le départ de leur webmaster est quasiment nulle.

Quoi qu'il en soit et pour répondre à votre question, ce que j'avais pu constater à propos de la présence du célèbre moustachu sur les portails d'expression francophone m'avait alors décidé à apporter ma modeste pierre à l'édifice. Un tour au grenier et dans la pile de vinyles à la recherche de documents et je me décidais, également pour apprendre la technologie des éditeurs de pages web, à faire une dizaines de pages en tout et pour tout sur mon idole de jeunesse. Le côté multimédia m'intéressait énormément également, c'était un sujet à la mode, on voit ce que cela a donné depuis, et quoi de plus judicieux me semblait-il qu'un site sur un musicien pour tester l'affaire. Et avec Zappa on manque pas de matière me direz-vous ! De plus une période de chômage économique me laissait relativement de temps libre, j'y suis toujours d'ailleurs- avis aux amateurs, et comme le paysage des offres d'emploi avait énormément changé avec le net, je me devais de maîtriser un tant soit peu la technologie. J'ai donc "sonorisé" systématiquement mes pages et quatre ans après je reste un des seuls à l'avoir fait d'ailleurs. Résultat des courses: des dix pages prévues initialement je me suisretrouvé à la tête de deux fois 250 pages au bout de deux ans de dévellopement !

Y a t-il d'autres fondus de Zappa sur le Net et qu'elle est la réalité de la musique de Frank dans notre hexagone?
Elle est énorme et en même temps elle reste très "underground". Comme la musique de Frank finalement. Les choses ont évolué sensiblement tout de même, surtout depuis le dixième anniversaire de la mort de Zappa en 2003, qui a été propice à un merchandising remarqué tant en bouquins qu'en sorties de CDs commémoratifs. Nous avons deux grandes figures nationales en ce qui concerne la littérature si je puis dire, à ma droite:
Christophe Delbrouck qui fait notre fierté puisqu'auteur d'une biographie de Zappa en trois volumes (le 3e et dernier Tome à paraître au mois de septembre prochain) et qui avait déjà fait ses armes précédemment avec un Zappa "Chroniques discographiques". Un cas unique au niveau planétaire il faut le souligner et c'est chez nous qu'il demeure, cocorico !

Et à ma gauche dans un esprit plus littéraire Guy Darol, chroniqueur patenté des années épiques et du souffle de cette époque car il en est un contemporain ainsi que spécialiste avisé du côté obscur de l'Amnérike. C'est notament grâce à son premier bouquin que j'ai su que je ne souffrais pas de maladie mentale à vouloir continuer à aimer à 40 ans passés la musique du natif de Baltimore. lol
Depuis il chronique sur le journal Musiq en compagnie de son collégionnaire Fréderic Goaty, un des seul mensuels qui soit resté fidèle à la musique du maître et également sur un tout nouveau blog perso mais sans son mordant habituel je trouve.

Fred alias Fredunzel est un webmaster opiniâtre qui dissèque invariablement l'oeuvre du maître depuis plusieurs années également. C'était lui qui était en charge du site des fdis ancienne mouture, mais n'a plus de rapport de prêt et de loin avec eux depuis longtemps (sic). Voilà pour la tendance lourde des acteurs réellement impliqués.
Il existe également plusieurs forums dont un des premiers sur Yahoo "Zutalors"où j'ai débarqué suite à mon arrivée sur le net avec la ferme intention d'y trouver des fans, et avec mon site dans les poches que j'étais fier d'exhiber, mais où j'ai passé pas loin de deux années à me faire copieusement insulter par quelques gardiens du temple très attachés à leurs privilèges et surtout par une gardienne façon" thésarde en furie" qui faisait la pluie et le beau temps en ces lieux et que tout le monde laissait faire puisque les engeulades sont très prisées sur les forums comme chacun sait, elles en font même la spécificité.
A la suite de mon départ en fanfare de ce lieu plein d'empathie, je me suis fendu de mon propre forum sur Yahoo également, au départ juste histoire de vérifier si la modération était possible sur ce genre d'espace destiné à priori à l'expresion entre personnes d'une même affinité. Le modérateur ou "modo" étant celui qui est en charge de la responsabilité morale d'un newsgroup et le rappel des bonnes manières est une de ses prérogatives devant le rêglement, voir devant la loi. Là encore j'y est animé une sorte de chronique de news pendant un an et demi ainsi que des chenilles d'enregistrements rares mais les remontés n'ont jamais au rendez-vous à mon grand regret. Dans un cas comme dans l'autre vous avez beau avoir plus d'une centaine de membres inscrits, l'animation se réduit à une peau de chagrin, soit un noyau d'une demi-douzaine de fidèles voir moins.

J'y ai fait également la connaissance de quelques originaux typiques de ce que le net peut générer.
Notament un fondu notoire des pirates de Zappa, que l'on appelle "bootlegs" sur le net, certainement pour se déculpabiliser d'une certaine manière et qui il y a encore deux ans possèdait un site perso sur wanadoo mais se fait héberger sur le site de KillUglyRadio. On y trouve toutes les pochettes de ces "bootlegs", des plus miteux aux productions les plus luxeuses, qui feraient palir d'envie les productions de la ZFT (Zappa Familly Trust). Il faut avouer que la qualité sonore de ces enregistrements pirates laissent souvent à désirer, àde rares exceptions: l'enregistrement numérique n'existait pas dans les '70s et '80s et les gars devaient débarquer pour certains avec des mini-cassettes d'antologie planquées sous leur parka !
Nous avons souvent affaire à des bandes "vrillés", des sons semi-étouffés avec les commentaires et les sifflets de la foule à proximité. Mais bon cela ne se rapproche-t-il pas du travail de l'anthropologue, dont un spéciment refoulé sommeille en chacun de nous ?
Un petit code existe chez les "traders" ces gars qui publient la liste de leurs "bootlegs" de Zappa sur le net, pour renseigner sur la qualité sonore de ces enregistrements et qui va de A+ à D dans une échelle de notation décroissante. Ces mêmes "traders" sont souvent et à la recherche du dernier concert qui leur manque (il en existe plus de 350 à ma connaissance) aux travers d'échanges sans apport d'argent que ce soit. Qu'est-ce que tu as qui m'intéresse dans ta liste que je n'ai pas et qui pourrait être échangé avec le truc qui te manque dans la mienne ? C'est une vraie culture en soit avec ses codes et ses célébrités.
J'étais personnellement très rétissant par rapport aux enregistrements pirates à mon arrivée sur le web. Depuis mon point de vue a changé puisque ce matériel nous renseigne comme nulle part ailleurs sur l'oeuvre de Zappa. Et comme en principe aucuns droits ne courent sur ces enregistrement amateurs, personne n'est lésé en matière de propriété intellectuelle. Même si Zappa lui-même était très critique par rapport à ce style de produit au point de partir en guerre contre eux au moyen de sa série de CDs "Beat The Boots", l'attitude des musiciens contemporains a énormément changé en la matière, certains réclamant ouvertement auprès de leurs fans les enregistrements que ceux-ci auraient pu effectuer en douce lors de leurs concerts. On peut ensuite en découvrir les témoignages sur leur DVD officiel. Il faut avouer que ce n'est pas bête. Primus est coutumier de la chose et plus près de nous les Raouls Petite ont fait appel à cette façon de procéder, idéale pour témoigner de l'ambiance d'un concert quand aucune caméra "officielle " n'est présente.

Depuis que notre catalogeur de bootlegs national est parti officier sur un site d'expression britannique, il fournit un hebdommadaire "Friday's Boot" que les anciens de zutalors connaissent bien, mais à l'étranger maintenant, loin des tracasseries hexagonales et certainement dans un soucis de partage planètaire, ce qui est tout à son honneur. J'en profite pour le saluer d'ailleurs ,-).
Un autre zorro des temps modernes de l'adsl dont je tairais le nom officie sur certains forums zappaîens. Un fondu du disque dur qu'il affirme détenir au pied de son lit, disponible certaines heures de la journée et qui délivre péniblement ses Gigaoctets de concerts rarissimes auprès d'un maximum de deux ou trois clients simultanés à la vitesse de 15 kos par sec ! En fait la communauté francophone des fans de Zappa sur le net est la deuxième au niveau mondial en matière d'intérêt assez loin derrière la Hongrie mais bien avant les USA. La particularité des acteurs francophones est leur incapacité chronique à se fédérer, mais bon, on est au courant de cela depuis Vercingétorix, on est pas gaulois pour rien ! lol
Reste que les deux sites majeurs francophones de vulgaristaion ainsi que le site de référencement des boots sont certainemnt les plus copieux de la planète web et beaucoup d'anglophones de par et d'autre de l'Atlantique nous les envient ! Zappa is alive in France à n'en point douter.

Et plus spécifiquement en ce qui concerne les groupes ?
Les pionniers ont été le Graphiose Band dont l'organisateur des deux premiers festivals Zappa, Olivier Caubet était le guitariste (voir l'interview n°1 de FP). Une formation amateur qui répondait bien de l'humour de Zappa et de son esprit happening et qui laisse un souvenir tenace dans l'esprit des personnes qui les ont vu sur scène, et dans le milieu musical zappaîen puisque dissoute il y a deux ans.
L'incontournable et indispensable Nasal Retentive Orchestra ou NRO qui a su porter le discours beaucoup plus loin depuis 2002 mais rien que de très normal puisque nous avons affaire à des musiciens professionnels cette fois-ci entièrement dévoués à la musique du maître et animés d'une énergie féroce et d'un vrai freak's spirit plus vrai que nature.
Il faut absolument les voir sur scène car c'est un très bon moyen de capter l'esprit de Zappa au travers d'un humour d'expression française et donc compréhensible par la même occasion, la symbiose est franchement réussie et je ne suis pas le seul à saluer leur talent.
Dans le même genre mais resté dans l'ombre et jouissant d'une auréole les Children of Invention que bien peu ont la chance de voir jouer en concert, ce groupe d'étudiants en musique originaire de Nice ayant cessé son activité en dec. 2004 mais est resté célèbre car ayant à son palmares des reprises de "The Black Page" et de "Inca Roads" qui feraient pälir beaucoup de cover-bands ricains et pas des moindres !
Les Polissons de Bordeaux ou comment écouter des chansons comme "Lucille" ou "Dinah Mo Hum" interprétées par leur "leaderesse" Sarah, ce qui n'est pas chose commune. Ce groupe est à la base (de la reprise) de la troisième édition du festival de Bordeaux l'année dernière (2005). Le succès étant ce qu'il a été, point de 4e édition cette année, mais à priori rien n'est impossible pour 2007...les Polissons sont invités à l'édition du Festival Zappanale de cette année en ex-allemagne de l'est, signe d'une certaine consécration s'il en est, et cela nous réjouit énormément.

Et puis il y a les formations de jazz: Pierrejean Gaucher (ex - Abus Dangereux) qui nous a offert il y a quelques années déjà les 2 somptueux "live" consacrant la musique de Frank qui apparemment à beaucoup compté pour lui à ses débuts avant de refaire un retour en force auprès de ses sources d'inspiration ces dernière années. (voir interview N°3 de FP) C'est avec beaucoup de bonheur que j'ai pu constater que les mélodies de Zappa étant ce qu'elles sont: admirables à tous point de vues, elles se prêtaient tout aussi bien au bigband de jazz à l'instar de Zappa lui-même lors de sa dernière tournée en '88 qu'à un quatuor de jazz avec moins d'instruments à disposition pour l'occasion. Reste qu'ici nous avons affaire à des musiciens exceptionnels et des compositions de très grande qualité et que l'emploi de samples de la voix de Zappa lors de certains morceaux ajoutent à l'entreprise de séduction.

Réunissant des musiciens d'horizons divers à l'occasion d'un hommage à Frank pour le dixième annaiversaire de sa mort, le collectif de Jazz leBocal est un bigband de Jazz inter-générationnel qu'il ne faut ABSOLUMENT pas manquer, premièrement parce que leurs concerts sont suffisament rares, mais également à cause que leurs transpositions des morceaux de Zappa pour un orchestre de cuivres est tout à fait réussie. Je les ai vus en concert en juin 2005 et j'y est retrouvé les sensations de la dernière tournée de Frank où les cuivres dominaient également et où la préférence aux ambiances de jazz avait été donnée. Les fans du "The Grand Wazoo" sauront ce que je veux dire. La musique de Frank interprété par un big band de Jazz a le don de communiquer l'enthousiasme et quand visiblement vous constatez que les musiciens eux-même sont visiblement heureux de jouer et participent à cet enthousiasme vous avez droit à un moment qui ne se renouvelle que très rarement en concert. Ces gars sont d'une gentillesse et d'une humilité en plus ... j'arrête là on va me taxer de favoritisme, allez les voir au prochain festival de l'Alambic le premier week-end du mois d'Aout à Villiers Sur Yonne c'est tout ce que je peux vous conseiller en la matière ! Vous pourrez m'envoyer un chèque après! LOL

Dans une moindre mesure mais qui s'en réclame également, le guitariste virtuose Christophe Godin mais plus tendance Steve Vaî pour ce que j'en connais, c'est à dire avec son groupe Metal Kartoon, il a l'habitude de se produire également aux côtés de Pierrejean Gaucher dont c'est un ami. Beaucoup d'humour et de gentillesse en font un digne successeur de Zappa en quelque sorte, son goût pour le travestissement également. Pour moi un des guitarites le plus bleuffant de la planète. Une écoute et on remise ses albums du Steve Vaï définitivement au placard. ( un Stevie Spankin' un quelque sorte !) C'est pas compliqué si j'étais guitariste j'interdirais ses disques à la maison !

Paul Brousseau qui fait un travail admirable en solo ou avec Pierrejean (décidément) un alchimiste des samples et de la technique chère à Zappa telle qu'employée sur "The Dangerous Kitchen" ou "The Discharge Hat Party". Couplée à une forme de jazz en combo très originale et rafraîchissante. Le genre de musique qui vous laisse interloqué car vous prenant au dépourvu bref ce qu'on a tous aimé chez Zappa et qui devrait plaire aux amateurs de jazz également.

Le Wrong Objet de Michel Delville pas vraiment 100% pur camembert mais qui officie chez nous très souvent avec ses musiciens tous originaires du pays d'Hergé. Un combo de jazz très pointu et expérimental tendance Zappa '60s avec pour signature des sidemen parmi les plus prestigieux: Elton Dean, Annie Whitehead, Harry Beckett, ainsi qu'Ed Mann le percu de Zappa avec qui ils devraient enchaîner quelques dates l'année prochaine et qui tournent pas mal dans l'Europe entière. Michel est d'une gentillesse à toute épreuve ce qui est souvent le signe des plus grands, croyez-en ma longue expérience, et qui nous offert le plaisir d'être interviewé dans le précédent numéro de French Powered.

Vos prochains projets consistent en quoi ?
Gagner ma vie! lol, plus sérieusement et après quatres années de présence bénévole sur le net je pense avoir fait le tour de la chose.
Il n'y a qu'a voir le volume de cette interview pour en juger ! ;-)
J'ai successivement offert mon concours aux différents acteurs de la planète Zappa en France durant toutes ces années: pour la création d'un site et l'identité graphique de la première édition du festival de l"Alambic 2005 dirigé par Thierry Leroy que j'ai rencontré sur un forum. Par soucis d'équité, la même année, j'ai offert également mes services désintéressés aux organisateurs du 3° festival de Bordeaux, maquetté gracieusement des pochettes pour pierre, paul, jacques... interviewé plusieurs acteurs locaux, croisé le fer avec des internautes d'ici et d'ailleurs en français et en américain, en anglais et en belge !!! en hollandais et en hongrois je confirme que c'est plus dûr ! LOL.
J'ai initié des chenilles de compiles, de DVDs, seul ou avec d'autres, bref ma vie "artistique" a été pour le moins très remplie ces dernières années . J'ai rencontré des gens très sympathiques, des autres un peu moins, des gens franchement très désagréables aussi quand ce n'est pas mentalement dérangé, le net les attire allez savoir pourquoi ?
Je pense que le volume des remontés n'a jamais été très satisfaisant, c'est à dire pas au niveau de l'énergie investie, qu'en fait les témoignages de sympathie sont toujours venu des gens pour qui j'en avais fait le moins, c'est bizarre mais c'est comme celà.
Je pense continuer mon magazine d'interview French Powered, j'ai deux abonnés fidèles (heuiit !< private joke) et rien que pour cela j'y suis condamné. lol. Les gens ne sont pas prêts à payer, je préférais parler de dédommagement, pour accéder à l'information sur le web, ne serait-ce qu'un prix minime. Trop d'habitude de gratuité et de profusion à tous les niveaux sur la toile.
Paradoxalement beaucoup préfèrent encore le papier, c'est con pour la planète me direz-vous mais c'est comme ça.
C'est clair que si je n'avais pas eu l'état au travers des Assedics comme "sponsor" ces quatre dernières années, cette entreprise de vulgarisation zappaîenne sur le web n'aurait jamais pu voir le jour. Mon frère également qui gagne très bien sa vie dans une compagnie d'aviation du sud ouest de la France que je nommerais pas, qui m'a aidé à renouveler mon matériel informatique quand celui-ci m'a lâché l'année dernière et que je tiens à remercier ici puisque l'occasion m'en est offerte> Le petit i-mac 15 pouces "myrtille" qui m'a rendu de fiers services également et dont je salue la mémoire. . .
- vive!

Je pense avoir su apporter un certain style en la matière ainsi qu'une certaine émulation. Améliorer la perception des groupes français également car le net est surtout occupé par des collectionneurs d'icônes zappaiennes qui ne se reconnaissent pas dans les groupes de covers . Encore moins dans les groupes français. Préfèrent bien souvent collectionner la musique ne serait-ce qu'inaudible d'un musicien défunt, que se déplacer physiquement afin d'aller écouter un musicien en chair et en os qui joue du Zappa. (The present day composers refuse to die.)

Récemment j'avais initié un espace myspace.com/zapinfrance dans le but de faire de la vulgarisation, en anglais dans le texte, aux usa. Et pourquoi pas d' "éduquer" la jeunesse américaine à la vision toute française, c'est à dire intellectuelle de l'oeuvre de Zappa. Un peu moins d'une dizaine de jours de présence effective, 11000 visites sans vraiment trop faire de pub, plus de 1000 écoutes de groupes français. Une ligne éditoriale originale reposant sur des travaux d'infographie personnelle. L'entreprise semblait prometteuse mais a été coupée nette dans ses élans, une plainte ayant été déposé, par qui, pourquoi? on en saura jamais rien. La justice est expéditive dans l'état mené par Schwarzeneger. J'ai reçu avant-hier soir un mail pour seul fin de non-recevoir. Mon profil avait été "deleted" comme on dit sans autre forme de procès. Résultat: dix jours de boulot au panier en un clic de souris, de l'autre côté de l'Atlantique, en provenance de la même vallée de Californie ou Zappa avait eu l'habitude d'écrire ses textes et de se balader avec son copain de lycée Don Van Vliet.
Il y a de ces raccourcis quelque fois, c'est marrant !*

- "Asta la vista baby!" comme on dit là-bas! 5 adjectifs pour définir Zappa ?
Sarcastique, génial, méthodique, visionnaire, merveilleusement lucide

* depuis cet article Fran6co est reparti "en guerre" . . .
Propos reccueillis par Zappa In France
le sam. 10 juin 2006 ©studioH








Le "tribute" du fils de Zappa au Zénith le 5 juin 2006 - par notre envoyé spécial Laurent Burtin

  Disons le tout net: Dweezil est le premier Zappa "vivant" que je vois sur scène. Encore que. Après tout, le show s'ouvre bien sur Zappa père, bien vivant, avec la projection d'une demi-heure du tant attendu "Live at the Roxy"!
De là à dire que j'ai vu Zappa au Zénith ne serait que jouer sur les mots... Zappa est mort, mais pas sa musique, et c'est bien Dweezil qui est au centre de la scène lors de cette soirée généreuse s'étant étalée sur plus de quatre heures. Il va sans dire que j'aurais préféré voir l'original, mais faute de grive, selon la formule...
Puisqu'on est dans le volatile: sur les boulevards extérieurs entre la Porte du Pré Saint Gervais et celle de Pantin, que j'ai empruntés à pied pour me rendre au Zénith, j'ai vu deux pigeons, et surtout un canard colvert, tombés raides morts sur le trottoir. Loin de moi l'idée de raviver une quelconque psychose, mais découvrir ces volatiles bien en chair, au plumage luisant, sans aucune cause accidentelle apparente de décès ouvre la voie à quelques spéculations qui n'ont rien à voir avec mon sujet. Assez digressé, donc.
Première surprise: l'audience est moins âgée qu'on aurait pu le supposer. Vous me direz, on s'en fout, mais pas tant que ça, parce que cela me semble être un excellent baromètre de la force du répertoire de ce compositeur hors norme, tout comme la place conséquente qu'occupe généralement son oeuvre dans les bacs des disquaires, grandes enseignes des supermarchés exclues. Mais je digresse encore. Ce n'est donc pas un scoop, la tournée offre donc l'opportunité d'aller au-delà du fameux trailer du Roxy qui nous a été offert en pâture sur le DVD de Baby
  Snakes. La ZFT aurait du reste mieux fait de s'abstenir quant à la diffusion de ce trailer, ça leur aurait évité de
passer pour des glands pour les X années à suivre).

La scène étant très
profonde,et les orga-
nisateurs n'ayant
rien trouvé de mieux
que de placer l'écran
tout au fond de la
scène, c'est à mon
avis un bon tiers de
l'audience qui n'a pu
profiter d'une seule
image de ce Roxy , en gros, tous ceux qui n'étaient pas placés sensiblement face au centre de la scène.

Ce qui était mon cas, j'étais tellement furieux que j'ai regretté de ne pas avoir ramassé le canard colvert mort pour le balancer "on stage" , ne sachant pas siffler comme tous les mécontents autour de moi.
J'ai donc vite fait abandonné ma place pour en squatter une plus adéquate. (Je me suis d'ailleurs baladé dans toute la salle, et j'ai trouvé le son désastreux à peu près partout, sauf dans les dix premiers mètres au pied de la scène).
Après la projection, le groupe fait son entrée en scène, pour attaquer Imaginary Deseases, ce qui semble plutôt audacieux comme entrée en matière, le morceau étant inédit de la discographie officielle non-posthume.
Avant son exhumation récente de la Vault sur le CD du
  même nom, on ne le trouvait que sur les boots de la tournée "Petit Wazoo" vite avortée comme chacun le sait. Evidemment, les mauvaises langues diront qu'il s'agit là d'un coup de marketing, genre "toi aussi achète la dernière compile de Joe Travers et retrouve ce hit immortalisé par la tournée " ZplaysZ".
Mais honnêtement, c'était plutôt bien vu, cette intro, dans la pure tradition des concerts de Zappa, une instru prétexte à effectuer les derniers réglages-son et à chauffer les musiciens. Ce sera la seule vraie surprise de la set-list, le reste du répertoire tenant plus du "Best Of" que d'autre chose.  

Plus concrètement, une bonne moitié du show est extrait d' ' "Apostrophe" (toute la face A) d"Overnite Sensation", de "One Size Fits All", et bien sûr du "Roxy & Elsewhere"...   En même temps, quoi de plus normal ?...
Et qui pour s'en plaindre ?.
Les partitions les plus récentes, s'arrêtant à l'album "Sheik Yerbouti", sont dues à la seule présence de Terry Bozzio, qui est aussi un chanteur incroyable, preuve nous a encore été donnée ce 5 juin 2006.
Mais j'ai souvenir d'une interview de Dweezil où il disait que toutes les périodes seraient représentées lors de cette tournée...
Si les oeuvres de jeunesse n'ont pas été oubliées, ce sont quand même en gros les quinze dernières années du répertoire qui sont passées sous silence. Ce n'est pas propre à ce concert-ci, la set-list variant somme toute assez peu d'un concert à l'autre. (lasuite ci-dessous)

 


- photos & capture au portable "El Gros Yolde" -


 

Parlons maintenant de l'exécution. Ce serait être de mauvaise foi de dire que le groupe dirigé par Dweezil n'est pas à la hauteur, loin de là. 3h30" de concert d'une excellente tenue, avec un groupe en osmose, cohérent, inspiré dans ses échanges, et aux solos pertinents. Le groupe est jeune (des trentenaires, Napoleon Murphy Brock restant à jamais le plus frais d'entre eux).  
Et pourtant l'audience reste relativement froide pendant toute la première partie. Cela s'explique par le fait que tout le parterre est occupé par des fauteuils, que chacun est placé. Mais aussi parce que Dweezil tient plus du garçon discret que du monstre de scène. Quelque part, pour une tournée de la sorte, c'est tout à son honneur, la seule star devant être la musique, et c'est bien ce que je retiens de ce spectacle.

Avec la seconde partie (et l'arrivée des "guests" Bozzio puis Vai ), la communion est totale entre les musiciens et le public, entre la scène et la salle. Le service d'ordre s'est relâché, on peut aller au pied de la scène, et cela ressemble enfin à un vrai concert de musique vivante.    Les "guests" se donnent sans compter tout en restant humblement à leur place (enfin, façon de parler, puisque Bozzio a flingué la batterie qui lui était attribuée dès l'exécution de" I'm So Cute", et a dû poursuivre momentanément son set sur la batterie de Joe Travers, en attendant que la peau de sa grosse caisse soit remplacée). L'apogée du spectacle se joue avec "Chunga's Revenge", duo virtuel entre Frank Zappa à la lead guitar, et le groupe qui joue dos tourné au public pour regarder l'écran. (et tant pis pour les spectateurs mal placés...).

 

  Cependant, j'ai déjà entendu la musique de Zappa jouée sur scène de manière, comment dire, plus généreuse ( LeBocal, NRO... ). Ici, on pourrait reprocher une certaine prudence dans l'approche, un certain manque d'audace, de liberté par rapport à la partition, une certaine lisseur (je fais volontairement l'impasse sur l'humour, pourtant si présente dans l'oeuvre de Zappa, et qui ici...).

L'exécution de King Kong (qui est à Zappa ce que le Boléro est à Ravel) est un bon exemple de   ce que je veux décrire. Le morceau - long - est prétexte à des plages de divers solos - bien sentis, encore une fois - la rythmique est très éloignée de sa première apparition sur disque - Uncle Meat mais très proche de la version qu'on trouve sur "Make a Jazz Noise Here".
De même pour certains enchaînements - "Pygmy Twylyte" croisé avec "Idiot Bastard Son", habile, certes, mais tellement attendu, puisque abondamment usé par Zappa lui-même sur scène...

Je reste donc quelque peu mitigé par rapport à cette tournée "Zappa plays Zappa" . Avec Frank, on ne savait jamais à quoi s'attendre d'un concert à l'autre. Cette tournée, rigoureusement calibrée (j'ai écouté huit concerts dans leur intégralité à ce jour) en est à l'opposé.
Qui suis-je pour juger et comparer, me direz-vous, puisque je vous ai avoué d'emblée n'avoir jamais vu Zappa sur scène. Mais les bootlegs sont au centre de l'appréhension que j'ai de sa musique, et eux ne peuvent tromper personne.
  Pour terminer sur une note positive, il est certain que jamais aucun cover-group n'aurait pu remplir une salle de cette ampleur, aussi talentueux soit-il... Cette tournée, j'en suis bien conscient, est l'occasion unique de voir un grand show consacré à cette musique que nous aimons tellement, une salle remplie, tout simplement, pour écouter (du ?) Zappa.

Ceux qui sont partis un peu vite de la salle ont loupé l'occasion de voir Gail Zappa sur scène (une pourtant belle occasion de lui aboyer quelques doléances) pendant que les roadies repliaient, et aussi de voir Dweezil traverser mystérieusement la travée séparant la scène de la salle. Je l'ai interpellé, il est venu à moi, j'ai échangé quelque mots avec lui et il m'a gentiment dédicacé le programme concocté par sa soeur Diva (oui oui, une vraie affaire de famille), à la page consacrée aux autographes.
Pour paraphraser Zappa parlant de Sting sur "The Best Band You Never Heard In Your Life":
He's a very nice man ...
Laurent Burtin aka "El Gros Yolde" pour ZiF ©2006

SETLIST
Part 1 #
Imaginary Diseases - Hungry Freaks Daddy - Let's Make The Water Turn Black - Florentine Pogen (incl. La Marseillaise) - Pygmy Twylyte - Idiot Bastard Son - Cheepnis - King Kong (incl. Pink Panther - Filthy Habits) - Nanook Suite - Inca Roads - Eat That Question.
Part 2 # I'm So Cute - Tryin' To Grow A Chin - City Of Tiny Lights - Punky's Whips - Black Page - Peaches In Regalia - Montana - Village of the sun - Echidna's arf - Zomby Woof - Chunga's Revenge - More trouble every day - A token of my extreme - Sofa.

Laurent Burtin, fidèle donateur de Zappa in France est scénariste professionnel et vit à Paris. Il a signé et co-signé une trentaine d'épisodes de la série “Avocats & Associés“ sur A2 qu'il a ainsi truffé de détails et de noms emprumptés à l'oeuvre de Zappa (à vous de trouver ,-) et sans vraiment que cela se sache (trop tard!). Il collabore également en parallèle à l'écriture de nombreuses séries pour  TF1, F2, M6, et C+ quand sa passion pour les cochons d'Inde, les bootlegs de Zappa et de King Crimson lui laissent un moment de répit.
Originaire d'Auxerre c'est un membre actif de l'univers zappaien francophone que d'aucuns ont eu plaisir à partager l'humour lors de divers concerts et festivals...
et une véritable bête "à plume" également !

Le computer israélien "Junior" a remporté les Championnats du Monde d' Echecs par Ordinateur qui se sont déroulés à Turin au début du mois d'avril dernier. "Junior" qui a été développé par Amir Ban and Shai Bushinksy n'a pas perdu une seule manche durant tout le tournoi et a ainsi accumulé 9 points sur un total de 11 après avoir remporté 7 parties et obtenu 4 nuls. 18 programmes en provenance de plusieurs pays concouraient à Turin pour ce championnat mondial d'échecs par ordinateur - sans aucune participation humaine. Les concurrents les plus sérieux de "Junior" étaient "Shredder" en provenance d'Allemagne et "Zappa" originaire d'Amérique, le dernier champion du Monde sortant. "Junior" a battu "Shredder" d'un demi point et "Zappa" d'un point et demi.
"Nous avons perdu le titre contre "Zappa" en 2005" raconte Bushinsky. “Junior" est un programme qui fonctionne à l'aide d'un ordinateur équipé de 512 processeurs fabriqués par la compagnie américaine NCSA, il est capable d'effectuer 100 millions d'opérations à la seconde (comme Deep Blue, le premier programme d'échec qui a été capable de battre le Champion du Monde Gary Kasparov in 1997), mais nous n'avions obtenu que la quatrième place cette année-là."
Bushinsky déclare que "Junior" a fait énormément de progrès en compétition cette année. Il explique que son avantage tient au fait qu'il accepte volontiers la soumission de certaines de ses pièces dans la perspective d'une meilleure statégie de postionnement sur la partie, une qualité considérée jusqu'alors comme étant plutôt un trait de caractère réservé aux humains et dont la majorité des computers sont bien incapables.
Cette année est donc la 5e fois que "Junior" remporte le titre de Champion du Monde. L'ordinateur a remporté l'édition de 1997 à Paris, de 2001 à Mastrich, de 2004 à Ramatgan. Le programme israélien a concouru contre Kasparov en 2003 lors d'un tournoi en six manches qui s'est terminé à égalité, trois manches partout. Traduction 6sko
http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3258424,00.html

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