RUBEN & THE JETS (1968)
espace
Frank Zappa Prod. / Cover Design: Carl Schenkel   VERVE RCDS V6-5055 - Face 1: Cheap Thrills • Love Of My Life • How Could I Be Such A Fool • Deseri • I'm Not Satisfied • Jelly Roll Gum Drop • Anything •
Face 2: Later That Night • You Didn't Try To Call Me • Fountain Of Love • No No No • Anyway The Wind Blows • Stuff Up The Cracks •

De retour d'une première tournée européenne qui sera passée par Londres, Amsterdam, Göteborg, Lund, Stockholm et Copenhague, les Mothers reprennent le chemin des studios en janv.'68 ( Studios Apostolic de New-York) Zappa y enregistre deux disques de pair: pendant que le groupe bosse les morceaux de "Ruben", il écrit les partitions d'autres titres dans la cabine de son. ."Ruben" est tellement éloigné des albums précédents et de l'actualité scènique du groupe que beaucoup croiront avoir affaire à un Lp des années '50. Et de fait, nous y découvrons une partie du répertoire des Soul Giants et quelques-uns des premiers morceaux de Frank de l'époque du studio de Cuccamonga avec Ray Collins, mais tous sont réenregistrés pour l'occasion. Paradoxe temporel: Ray n'étant plus là depuis l'album précédent, il fait pourtant l'actualité. Frank est perturbé par ses problèmes avec MGM: "We're Only On It For Money" n'est toujours pas commercialisé, en attente de la conclusion du procès avec Paul Mc Cartney.

Parallèlement aux cessions d'enregistrement Frank Zappa travaille au film "Uncle Meat"qui malheureusement ne verra le jour que beaucoup plus tard , sans grand rapport avec le projet initial.
On peut lire sur la pochette: "Ceci est un album de chansons d'amour sirupeuses et de simplicité crétine" et "Est-ce un album des Mothers of Invention enregistré sous un nom différent dans l'ultime espoir que leur musique cradingue puisse passer à la radio?"

On l'aura compris, Zappa adore le Doo-woop, musique qui a bercé son enfance mais qu'il ne peut s'empècher de parodier...en nous racontant la triste histoire de Ruben Sano qui lâche son groupe de musique à la demande express de sa copine qui menace de le quitter pour toujours s'il ne s'exécute pas... (ndlr: ah les filles!) Groupe qui nous présente son disque un peu plus loin en espérant que comme eux nous sommes fatigués et malades de cette" musique de dingues" que certains jouent de nos jours... etc...

Frank Zappa:- "J'ai conçu cet album dans le même esprit que Stravinsky lors de sa période néoclassique. Puisqu'il avait su pervertir les clichés
et les formes musicales classiques, pourquoi ne pouvais-je pas faire de même pour les années '50 avec le Doo-wop?"

Le disque sortira en déc.'68 dans la plus grande indifférence si ce n'est le télégramme d'encouragement de John Lennon et de Georges Harrison. Cependant Zappa veut produire totalement sa musique et éviter ainsi une censure permanente, il quitte Tom Wilson à cet effet et crée avecHerb Cohen, son manager, Bizarre Productions et Straight Records destinés à publier les albums des Mothers mais aussi ceux d'autres artistes originaux. Le premier à paraître est "Sandy's Album Is Here At Last" de Sandy Hurvitz la petite amie de Carl Schenkel. C'est aussi le départ de Billy Mundi
qui part fonder "Rhinoceros", remplacé par Arthur Tripp percussionniste de talent et transfuge du Cinccinati Symphony Orchestra.

RAY COLLINS: leader chant  •  FRANK ZAPPA: grognements sourds, oo-wah et lead guitariste  •  ROY ESTRADA: cris stridents, dwaedy-doop et basse  •  JIMMY CARL  BLACK ou/et  ARTHUR DYER TRIPP III: rythmique pulsative bien grasse  •  MOTORHEAD SHERWOOD: sax bariton et tambourin  •  BUNK GARDNER & IAN  UNDERWOOD: saxs alto et ténor